Artivisme
Écologie et numérique

[Écologie & Numérique] Forum pour une Europe créative "Écologie et numérique : je t'aime moi non plus ?" 4/4

Ce dernier temps du Forum pour une Europe Creative 2023 commence avec la table-ronde : s’outiller en commun: de quoi avons-nous besoin pour bifurquer? (1’23’’)


Les transitions ouvrent des champs inconnus, de quoi avons-nous besoin pour être acteurs de ces transitions? Quelles conditions et moyens pour se mettre en capacité d’agir, de bifurquer?

Cédric Carles (3’05’’) (designer, chercheur) travaille sur la problématique des ressources, et de notre relation à elles. Il faut se former pour savoir quoi faire face à la nécessaire transition, énergétique notamment. Cédric Carles s’est concentré sur la création de récits pour rendre attractifs ces sujets, et se sentir capables de s’emparer collectivement de la question de l’énergie. C’est l'enjeu de la convivialité et de la solidarité énergétique, comprendre l’impact de nos usages, et aller chercher grâce à la paléo energétique, des outils pour comprendre la chronologie de l’histoire de l’énergie.

Barna Petrany (9’57’’) (directeur de ProProgressione, Budapest) souligne le besoin de travailler sur de nouveaux récits dans la coopération internationale pour travailler d’une façon plus respectueuse de l’environnement.

Marion Real (14’23’’) (chercheuse en design systémique) cherche à décoloniser et recréer de nouveaux imaginaires en développant des outils de design créatif et de la recherche-action, dans le cadre du FabLab de Barcelone. Pour bifurquer, il faut réapprendre à dialoguer et à faire ensemble, expérimenter, tout en promouvant une vision commune.

Eloïse Rolland (21’38’’) (coordinatrice de projets, Arviva) parle de l’importance d’outiller et d’accompagner l'ensemble du secteur du spectacle sur les questions de transformation écologique. Arviva a entre autres créé un Guide pour l’action et propose également des modules de formation.

Thomas Thibault (27’54’’) (designer, cofondateur du studio Praticable) prend la question du nécessaire outillage par l’angle de l’autonomie et de la réappropriation: dans un contexte d’automatisation grandissante, il est indispensable de rendre les choses réparables, déconnectables.

(1h02’55’’) Deuxième table-ronde: quels chantiers sont à négocier collectivement dans l’art, la culture, l’éducation et la recherche?

Nicolas Nova (1h04’47’’) (socio-anthropologue, designer) cherche à comprendre comment certaines pratiques peuvent être annonciatrices de changements plus pertinents: étudier les lieux de réparation pour créer des objets durables, par exemple. L'enjeu est ensuite de changer d’échelle, de ne pas se limiter à l’expérimentation pour aller à la dissémination. Agnès Crépet (1h10’26’’) (développeuse, Fairphone) utilise dans son travail le fait de fabriquer un téléphone pour pousser l'industrie (du smartphone) à changer et met en exergue le coût humain de cette industrie.

David Maenda Kithoko (1h15’52’’) (fondateur de Génération Lumière) insiste sur l’importance de la question de la justice, de la démarche décoloniale, car l'homogénéisation de la responsabilité face à la question climatique est fallacieuse, et l’écologie décoloniale propose d’apporter ce regard global sans hypocrisie.

Pour Gerfried Stocker (1h22’22’’) (directeur artistique, Ars Electronica), c’est la nature des organisations culturelles elles-mêmes qu’il faut repenser. Comment dans nos activités devenir plus divers, plus ouverts, être interdisciplinaires?

Michèle Antoine (1h31’13’’) (directrice des expositions, Cité des Sciences) pose l’enjeu de l’apprentissage, tout au long de la vie, de la culture scientifique. Ce sont des pratiques et représentations à faire passer aussi, pour battre en brèche une attitude technophobe qui se développe en traîne d’une prise de conscience environnementale, il faut donner le goût des techniques pour transformer le monde.

Pour Pascale Bonniel-Chalier (1h36’20’’) (enseignante, chercheuse, élue), les collectivités territoriales sont en première ligne des politiques de la transition écologique, il y a une responsabilité à faire évoluer la vision de son territoire et à renforcer la justice sociale face à la question climatique

(2h10’30’’) CONCLUSION Quels sont les enjeux pour les politiques culturelles européennes? Quelles en sont les étapes à venir?

Benito Burgos Barrantes (2h11’58’’) (Ministère de la culture, Espagne) présente l’initiative “Culture et développement rural” de la prochaine Présidence espagnole de l’Union européenne, à partir du 1er juillet 2023.

Catherine Trautmann (2h36’34’’) (Présidente du Relais Culture Europe) conclut: la situation post covid est difficile pour le secteur de la culture. Ainsi la politique publique doit-elle s'inscrire dans un temps, un territoire et en relation avec les acteurs. Elle doit être humble et ambitieuse à la fois, avec une véritable éthique. La puissance publique doit soutenir l’ouverture d’espaces de création, d’invention et de coopération, la recherche d’une approche collective. Il nous faut travailler une aptitude au changement, en se méfiant des injonctions. C’est une prise de conscience qui est en cours, prise de conscience des liens entre vivants, d’un constat de l’interdépendance et donc de la responsabilité du prendre soin. Il faut retrouver le sens du territoire et s’appuyer sur la notion féministe du care, profondément coopérative, qui pense la mutualisation des ressources. Ce Forum est une invitation à regarder lucidement la matérialité des risques numériques mais aussi à ne pas s’y perdre, grâce à l’imaginaire et l’action.

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