Artivisme
Écologie et numérique

[Écologie & Numérique] Forum pour une Europe créative "Écologie et numérique : je t'aime moi non plus ?" 1/4

Le Relais Culture Europe, bureau Europe Créative en France, en partenariat avec la chercheuse et maîtresse de conférence en sciences de la communication Laurence Allard, a proposé début mars 2023 un Forum autour de l’écologie et du numérique.

Lors de cette première matinée, nous avons tenté d’opérer un “circuit court” entre matérialité du numérique et imaginaire : comment le fait de prendre en compte l’impact écologique du numérique peut nous amener à bifurquer vers de nouveaux récits plus soutenables ?

Catherine Trautmann (présidente du Relais Culture Europe) (24’38’’) introduit deux paradoxes auxquels nous sommes collectivement confrontés: le retour des limites et des frontières, et l'immanence des risques à cause de la crise climatique. Face à ceux-ci, nous devons privilégier une vision transitionnelle qui laisse sa part à la liberté et à l'imaginaire avec une perspective d'avenir non finie et donc possible. Cela nous demande d’explorer de nouvelles combinaisons et cela interroge nos métiers, coopérations, et formations.

Guillaume Schaeffer (chef du bureau des affaires européennes au Ministère de la Culture et de la Communication) (34’20’’) rappelle le besoin de réflexion large au-delà d'économies à court terme, donc la remise en question de nos modèles (individuels, collectivités, état), ainsi que la création d’une feuille de route sur la transition écologique par le Ministère pour mesurer les besoins, former les acteurs, et les financer.

José Halloy (43’30’’) (professeur en physique et sciences de la soutenabilité) expose le terme de "technologie zombie", notamment pour identifier le numérique, qui suppose une prolifération d’une série de technologies qui n'a pas de sens étant donné nos limites planétaires. Nous devons trouver un chemin vers la soutenabilité forte, c’est-à-dire trouver des critères pour fabriquer des technologies qui vont perdurer pendant des siècles. José Halloy souligne l’enjeu critique des matériaux nécessaires à ces technologies.

Suit une table-ronde (1h09’39’’) entre José Halloy, Alexandre Monnin (professeur en redirection écologique), Larys Frogier (curateur indépendant) et Iryna Sklokina (curatrice, Centre d’histoire urbaine de Lviv).

Alexandre Monnin pose la nécessité de détricoter nos attachements à la technosphère pour en tricoter d'autres à d'autres modes de subsistance. Nous devons dessiner les politiques du renoncement, définir ce qui est viable et ce qui ne l'est pas. Il faut penser la réduction de l'empreinte en imaginant des pratiques qui demeurent désirables, en explorant de nouveaux imaginaires qui doivent s'inscrire dans une pensée politique qui réduise les inégalités, sinon il y a le risque d’un divorce civil très fort.

Larys Frogier se réfère aux organisations en archipel pour une pratique d'une écologie culturelle vivante. Comment on institue les pratiques et matérialités du vivant ? Pour le comprendre, il convient de se déplacer autour plutôt que de systématiser.

Iryna Sklokina explique que la numérisation et le partage de ressources numériques peuvent être révolutionnaires pour l'histoire de la connaissance en Ukraine. Comment rendre visibles des pratiques et mémoires liées au vivant, ceci autrement que par un discours dominant ?

La matinée se termine par une présentation de Césure, lieu où se déroule le Forum, par Emmanuel Latour (2h29’55’’). Césure est un tiers-lieu porté par Plateau Urbain en partenariat avec Yes We Camp axé sur la transmission des savoirs et savoir-faire, dans l’attente de sa réhabilitation par l’EPAURIF.

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